Terroir et cépages

La diversité des terroirs au service de la richesse de l'appellation

La production de vins dans les Côtes du Rhône repose sur une mosaïque de terroirs reflétant la diversité du relief, de la géologie, du climat de la région, du choix des cépages et des procédés de viticulture et de vinification mis en œuvre par nos professionnels. On distingue traditionnellement deux grands types de terroirs : les terroirs des Côtes du Rhône septentrionaux et les terroirs méridionaux.

En tout ce sont 23 cépages qui sont cultivés dans l’appellation, parmi lesquels figurent notamment la Syrah, le Viognier, la Marsanne et la Roussanne, natifs de la région.

Vignoble des Côtes du Rhône

Une mosaïque de terroirs très différents

Les Côtes du Rhône présentent une diversité de terroirs due à leur histoire géologique mouvementée. La vallée, etre le Massif central et les Alpes, s'ouvre progressivement vers le sud à partir de Montélimar, formant un paysage de plaines et de collines.

Le Massif Central est constitué principalement de granites et de roches dont les origines remontent à l’ère primaire (plus de 300 millions d’années). La rive gauche, à l’est du fleuve, correspond quant à elle au piémont des Alpes où alternent faibles pentes et collines.

L’érosion des massifs a sculpté les pentes emblématiques des Côtes du Rhône, tandis que les alluvions portés par le fleuve ont nourri ses côtes de dépôts, notamment avec les fameux galets roulés.

La richesse des terroirs des Côtes du Rhône septentrionaux

Dans la partie nord, le vignoble se concentre sur des terroirs étroits à proximité immédiate du fleuve et baignés par un climat continental. Les principaux terroirs viticoles de cette région s’accrochent aux coteaux escarpés taillés dans les roches provenant du Massif Central.

La pente est omniprésente dans le nord de la Vallée du Rhône, depuis Lyon jusqu’à la latitude de Valence. Dans cette partie de la vallée, les vignes sont installées sur des terrasses étroites soutenues par des murets de pierres, quelques mètres de largeur seulement sur des pentes escarpées, parfois proches de la verticale. Ces constructions montrent à quel point l’homme est capable d’ingéniosité et de labeur pour cultiver quelques arpents de vignes.

Ces terrasses existent depuis le temps des Gallo-Romains, et des légionnaires qui auraient participé à leur élaboration près de la ville de Vienne.

Le travail de l’homme pour l’édification de ces terrasses exige beaucoup d’énergie et de technicité. Il en est de même pour l’entretien de la vigne : l’essentiel est réalisé à la main, depuis la taille jusqu’aux vendanges en passant par l’entretien. Il est donc extrêmement difficile d’obtenir des rendements élevés. Mais quelle que soit l’exposition, les avantages de la viticulture en terrasses sont importants : Les rayons du soleil frappent le sol avec un angle droit en apportant un maximum d’énergie à la vigne ; les murets emmagasinent la chaleur le jour et la restituent la nuit, autant de facteurs propices à un bon murissement des raisins et d’une excellente qualité des vins.

La richesse des terroirs des Côtes du Rhône méridionaux

Dans la partie méridionale des Côtes du Rhône, les influences méditerranéennes sont plus nettes :

Sur les sols calcaires, les vignes font quelques rares apparitions comme dans les Dentelles de Montmirail, côtoyant les spectaculaires roches redressées à la verticale. Ces terroirs apportent une grande finesse aux vins qui y sont produits, et sont particulièrement propices aux Blancs.

Les sols sableux forment des collines caillouteuses recouvertes par des vignes de grenache et de syrah qui donnent des vins légers et fruités

Les terrasses de galets roulés où le drainage est efficace, et les grenaches assemblés à la syrah et au mourvèdre donnent des vins soyeux, aux arômes de fruits murs agrémentés de notes épicées. Les vins blancs sont chaleureux et élégants…

La hiérarchie entre l’appellation Côtes du Rhône régionale et les Côtes du Rhône Villages avec et sans nom de commune, répond à une identification minutieuse de ces terroirs spécifiques.

Les vins des Côtes du Rhône

En quelques chiffres

L'aire d'appellation des Côtes du Rhône est répartie sur 172 communes au sein de six départements du sud du vignoble : l’Ardèche, la Drôme, le Gard, la Loire, le Rhône et le Vaucluse.

Cépages

27

L’assemblage des vins des Côtes du Rhône repose sur une palette de 27 cépages.

En 2024

Sol

Sol sableux

Sables

Sol calcaire

Calcaire

Argileux

Argileux

Caillouteux

Caillouteux

Climat

Méditerranéen

Sous l'influence du Mistral

Relief

Nord

Les Côtes du Rhône septentrionaux sont essentiellement plantés en coteux sur les rives gauche et droite du Rhône.

Sud

Au sud, les paysages sont beaucoup plus variés entre collines, relief escarpé, plaines alluvionnaires, plateaux et terrasses.

Production totale

1 077 471 HL

Pour l'année 2023

Production

Verres de vin rouge

Rouge : 84%

Verre de vins rosé

Rosé : 8%

Verre de vin blanc

Blanc : 8%

Ensoleillement

≈ 2 300 h/an

Du nord au sud de la vallée, l’ensoleillement progresse vers la Méditerranée : au sud de Lyon, il se situe entre 1900 et 2100 heures, au centre de la vallée vers Valence, il monte entre 2200 et 2300 heures, au sud d’Avignon, il dépasse les 2800 heures. 

L’ensoleillement des Côtes-du-Rhône se situe dans les valeurs les plus élevées en France. Dans ces conditions, les vendanges sont habituellement plus précoces au sud qu’au nord de la vallée et les vins y sont aussi plus chaleureux.

Zoom sur les cépages

Les cépages principaux

Les vins des appellations Côtes du Rhône et Côtes du Rhône Villages sont par excellence des vins d'assemblage. Dans l’assemblage des trois cépages principaux utilisés pour les Côtes du Rhône (Syrah, Grenache et Mourvèdre) la Syrah domine au nord de la vallée dont elle est originaire, le Grenache et le Mourvèdre d’origine espagnole sont davantage implantés au sud.

La combinaison de ces 3 cépages qui composent l’ADN des Côtes du Rhône, donne des vins à la fois structurés, aromatiques et aptes au vieillissement.

Cépage emblématique et principal

Syrah

Cépage dominant dans la vallée du Rhône, il est l'unique cépage rouge des vins de Crus des Côtes du Rhône. Il fait partie des cépages les plus cultivés au monde, et a notamment inspiré les vignerons les plus réputés du Nouveau Monde.

Un peu d'histoire

La syrah a des origines si mystérieuses que des chercheurs français et américains ont travaillé sur son ADN pour démontrer qu’elle est le fruit d’un croisement naturel entre un cépage ardéchois et un cépage savoyard. La légende raconte que le chevalier de Sterimberg, après avoir croisé le fer avec les Albigeois, s’est retiré sur les coteaux de Tain-l’Hermitage pour le cultiver.

Arômes

La syrah est le cépage emblématique du nord des Côtes du Rhône. 

Ce cépage est prépondérant au nord des Côtes du Rhône sur des sols granitiques où il apporte aux vins des arômes épicés, de cassis, de myrtille, de violette et de mûre ; et en vieillissant, des arômes secondaires de cuir et de fourrure. 

De plus, il a une capacité de garde qui le hisse au rang des plus grands vins français. 

En Côtes du Rhône, la syrah est le plus souvent accompagnée par les autres cépages que sont le grenache et le mourvèdre.

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Cépage principal

Grenache

Adapté aux fortes chaleurs estivales et à la sécheresse, le Grenache a besoin de sols profonds et calcaires. Ce cépage domine dans la moitié méridionale des Côtes du Rhône.

Un peu d'histoire

D'origine espagnole comme le Mourvèdre, le Grenache a migré à partir du Moyen-Âge, probablement par l’intermédiaire de pèlerins revenant de Saint Jacques de Compostelle.

Arômes

Le Grenache offe aux vins des Côtes du Rhône de nombreux atouts gustatifs.

En bouche, nous y retrouvons des arômes de cassis et de mûre. Ces arômes complexes, riches, fruités dans sa jeunesse, d’une grande ampleur en bouche, deviennent davantage épicés après vieillissement.

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Cépage principal

Mourvèdre

Comme pour le Grenache, le Mourvèdre montre une adaptation aux fortes chaleurs de la moitié méridionale de la vallée du Rhône.

Il est lui aussi parfois préféré à la syrah par les vignerons de la région méditerranéenne, car il peut mûrir dans d’excellentes conditions lors d’étés exceptionnellement chauds.

Un peu d'histoire

Le Mourvèdre d'origine espagnole également a fait son apparition dans les Côtes du Rhône à partir du Moyen-Âge. Ce cépage provient de la région de Valence.

Arômes

Le Mourvèdre donne des vins colorés, corsés et structurés avec une grande capacité de vieillissement. 

Nous y retrouvons des arômes de poivre et de fruits noirs (cassis, mûre) avec des touches végétales de garrigue, de laurier quand les vins son jeunes. Et en vieillissant, nous retrouvons des arômes plus complexes de truffe, sous-bois, cuir, de fruits confiturés, mais aussi de beaux effluves de gibier et d’épices.

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Les cépages complémentaires

Les autres cépages dits « complémentaires » (bourboulenc, carignan, cinsaut, muscardin, terret noir, ugni blanc, etc.) sont généralement utilisés en plus faible quantité dans les assemblages. Quelques-uns d’entre eux sont originaires de la région (muscardin, roussanne, marsanne), d’autres d’Espagne (carignan), ou d’Italie (ugni blanc).

Ils ont pour rôle d’atténuer la puissance des cépages principaux en leur procurant de l’acidité et des parfums légers. 

Parmi ces cépages, le carignan est un bon exemple de l’adaptation du vignoble aux variations du climat et des techniques de viticulture. Longtemps délaissé car difficile à maitriser, il est à nouveau remis à l’honneur et apporte des arômes de framboise, de cerise, de mûre, des notes de cuir, de violette, voire même de garrigue…

Cépages secondaires