Transmettre un héritage
Engagements et philosophie
Sommaire
- Les Côtes du Rhône s'engagent à transmettre un héritage
- L'aide à la reprise et une formation internationale
- Une filière qui se féminise
- L'Institut Rhodanien comme socle technique
- Faire connaître et valoriser nos AOC
- Préservation des paysages et du patrimoine bâti viticole
- Le rôle de la coopération dans l'aide à la reprise d'exploitations
Les Côtes du Rhône s'engagent à transmettre un héritage
L'aide à la reprise et une formation internationale
Comme les compagnons qui s’engagent dans un tour de France pour parfaire leur formation, la jeune génération des vignerons des Côtes du Rhône s’ouvre au monde.
A l’image de Jean-Etienne Alary, ils sont de plus en plus nombreux à s’envoler chaque année outre atlantique ou vers l’hémisphère sud en quête de nouveaux apprentissages.
Bac S, BTS Viticulture-œnologie à Montpellier, un stage au domaine Confuron Cotetidot, Vosne-Romanée (Bourgogne), suivi d’une licence Sciences de la vigne à l’Institut universitaire de la vigne et du vin de Dijon*, Jean-Etienne Alary, domaine éponyme à Cairanne, a 22 ans quand il s’envole pour la Nouvelle-Zélande. Direction le domaine de Michael Seresin dans la région de Marlborough, une propriété de 100 ha de vignes créé ex-nihilo et cultivée en biodynamie.
Un retour à Cairanne le temps des vendanges avec son père Denis et Jean-Etienne s’envole pour l’Australie. Ce sera chez Henschke, Eden valley dans le sud de l’Australie, où le domaine possède des Syrah datant d’avant le phylloxéra.
Quand je suis arrivé en Nouvelle Zélande je ne parlais pas un mot d’anglais et je découvrais un domaine en polyculture qui vivait en autonomie complète. Les préparations étaient faites avec leurs plantes et leurs bouses de corne avec leurs vaches. Ce sont des perfectionnistes très attachés à la qualité du produit. J’ai vécu en immersion totale, appris la langue et partagé leur culture du vin. En Australie, Henschke a les mêmes cépages que nous ( Grenache, Syrah, Mourvèdre), mais dans une région plus aride qui pourrait bien préfigurer les années à venir en raison du réchauffement climatique. C’est un domaine à la pointe. De ces expériences, je retiens qu’il se fait d’excellents vins dans l’hémisphère Sud. Différents des nôtres, vinifiés selon des processus que nous n’utilisons pas forcément, mais qui m’ont ouvert l’esprit. C’est un enrichissement personnel incontestable.
De ces voyages Jean-Etienne retient, qu’il n’y a pas de généralité et que rien n’est interdit quand on est porté par l’envie d’exceller dans son métier.
Je suis la 11ème génération de vignerons, l’expérience que j’ai acquise à l’étranger est faite d’une somme de détails qui m’apporte beaucoup au quotidien dans la gestion et la conduite du domaine.
* La Licence des Sciences de la Vigne est l’un des parcours de L3 de la Licence Biologie de l’Université de Bourgogne. Cette Licence générale offre une formation professionnalisante à spécialisation viticole très marquée.
Source :
Une filière qui se féminise
« Quand tu es une femme, il faut que tu fasses tes preuves tous les jours ».
Le ton est donné. L’univers de la vigne et du vin reste à ce jour encore très masculin même si les femmes dirigent de plus en plus d’exploitations et occupent nombre de postes à responsabilité. Maguy Roudil, 52 ans, coopératrice à la Cave des vignerons de Tavel Lirac a rejoint son père à 19 ans après avoir fait Bac + 6, plaisante-t-elle pour souligner les 6 mois qu’elle a passé sur les bancs de la fac. « quand j’ai demandé à mon père si je pouvais travailler avec lui, il m’a dit « fais ce que tu veux ». Mais il était très fier.
« A cette époque, il y avait Monique Fraissiney, institutrice qui avait repris le domaine familial et moi. La première marche arrière que j’ai faite avec le tracteur et la benne en arrivant à la cave a été soigneusement observée par une assemblée masculine un rien narquoise ».
Largement impliquée dans la vie du Syndicat, créatrice de la Route des Vignobles, circuit oenotouristique à travers les vignes de Tavel et Lirac, participant aux dégustations d’agrément et rompue aux « Ça devrait te plaire, c’est plutôt un vin de femme », Maguy passe outre.
L’humour en bandoulière, elle défend ce qu’elle aime avec conviction. « Chaque palais est différent, mais les clichés ont la vie dure ». Même combat quand elle veut s’équiper de chaussures de sécurité dont la plus petite taille est 39 alors qu’elle chausse du 36, idem pour les gants et les combinaisons de travail qu’il faut reprendre pour ne pas ressembler à un épouvantail. « J’avais 4 vies dans ma journée : maman, maitresse de maison, viticultrice et les dossiers à traiter dans le cadre du syndicat ».
Aujourd’hui, Maguy et d’autres ont ouvert la voie, et de plus en plus de femmes travaillent dans les exploitations viticoles, élaborent les vins ou les commercialisent avec succès.
En 2019, les femmes représentaient la moitié des sommelières, le tiers des chefs d’exploitation et des œnologues. Des femmes issues d’horizons différents ayant parfois exercé un autre métier avant de tenter l’aventure de la vigne et du vin. Des femmes regroupées en association, « Femmes Vignes Rhône », dans le but de promouvoir le métier de vigneron au féminin dans un esprit d’ouverture.
Sources :
L'Institut Rhodanien comme socle technique
L’Institut Rhodanien, le nouveau pôle de compétence et d’expertise au service des AOC Côtes du Rhône.
Le 5 mars 2021, Inter Rhône, le syndicat général des producteurs des côtes du Rhône et l’Institut Français de la Vigne et du vin (IFV) ont signé la création de la société par actions simplifiée (SAS) Institut Rhodanien.
Pour Philippe Pellaton, son président :
Les attentes sociétales sur les enjeux environnementaux au vignoble, la nécessaire orientation sur les vins à faibles résidus, le travail sur la permanente adaptation de nos vins rouges au marché et la définition précise des profils des vins blancs et rosés seront autant de thèmes à porter urgemment et sur lesquels il nous faut accompagner les opérateurs. Il devient primordial que la technique constitue le socle de la stratégie interprofessionnelle afin de d’établir nos orientations économiques et de communication pour les AOC des Côtes du Rhône et de la Vallée du Rhône.
Cette structure unique se fixe pour objectifs :
- D’être une structure leader technique dans les vignobles des Côtes du Rhône et de la Vallée du Rhône
- D’apporter une réponse concrète aux enjeux majeurs de la vigne et du vin
- De construire un pôle de compétence et d’expertise technique au bénéfice des opérateurs et des AOC des Côtes du Rhône la Vallée du Rhône
- D’élaborer et piloter le programme de R&D de la filière AOC régionale et de l’interprofession
- De fédérer les acteurs des Côtes du Rhône et de la Vallée du Rhône (techniques et R&D) autour des projets de filière
- De développer des partenariats scientifiques et techniques
- Et d’assurer la communication et le transfert de connaissance pour accompagner la transition des pratiques dans les territoires.
Faire connaître et valoriser nos AOC
Inter Rhône, l’interprofession des vins AOC de la Vallée du Rhône, rassemble les professionnels de la viticulture et du négoce des 30 AOC de la Vallée du Rhône.
Une des missions de l’interprofession est de promouvoir l’ensemble des AOC en France et à l’étranger.
Pour le grand public, il s’agit de faire connaître les spécificités des appellations rhodaniennes, le travail engagé par les vignerons et négociants, et éduquer à une consommation avisée et responsable.
Pour les professionnels (cavistes, restaurateurs, importateurs, sommeliers), il s’agit de leur permettre d’améliorer leur connaissance du vignoble et leur donner envie de l’explorer sans cesse avec un regard plus aiguisé pour répondre aux exigences de leurs clients.
En somme, une des missions de l’Interprofession est de transmettre au plus grand nombre les clés pour découvrir et partager le savoir-faire et l’héritage du vignoble rhodanien.
Pour les professionnels (cavistes, restaurateurs, importateurs, sommeliers), il s’agit de leur permettre d’améliorer leur connaissance du vignoble et leur donner envie de l’explorer sans cesse avec un regard plus aiguisé pour répondre aux exigences de leurs clients.
En somme, une des missions de l’Interprofession est de transmettre au plus grand nombre les clés pour découvrir et partager le savoir-faire et l’héritage du vignoble rhodanien.
Source : https://www.vins-rhone.com/inter-rhone/qui-sommes-nous
Préservation des paysages et du patrimoine bâti viticole
Parce qu’un vignoble de qualité c’est aussi une architecture de qualité, la charte paysagère environnementale des Côtes du Rhône constitue le socle de la préservation des 16 entités paysagère des Côtes du Rhône et de son patrimoine vernaculaire (petit patrimoine local).
Porté par le Syndicat des vignerons des Côtes du Rhône, organisme de défense et de gestion de l'AOC, sa mission d’intérêt général est la préservation et la mise en valeur des terroirs, des traditions locales et des savoir-faire, ainsi que des produits qui en sont issus. Les paysages façonnés par les vignerons, véritables cartes de visite, d’invitation à la découverte d’un patrimoine végétal et de sa biodiversité, signent une agriculture durable.
Le syndicat s’implique dans plusieurs actions comme celle menée avec les vignerons et la Ligue pour la Protection des Oiseaux (LPO) AURA Drome Ardèche pour valoriser le site “Affluents rive droite du Rhône“ classé Natura 2000. Cette zone couvre 50 km en Côte du Rhône et crus Condrieu, Cornas, Saint-Péray et Saint-Joseph. Un animateur de la LPO accompagne les vignerons afin d’optimiser la cohabitation de la viticulture avec ces vallons reconnus d’intérêt environnemental.
La restauration des murets de séparation entre les parcelles ou de soutènement, dont les plus emblématiques sont ceux de la culture de la vigne en terrasse, des bories, capitelles, mazets ou cabanons, destinés autrefois à servir d’abri ou simplement à ranger les outils sont des éléments constituant l’histoire vigneronne.
Le Syndicat informe régulièrement ses adhérents des aides financières octroyées à la protection des paysages, de l’environnement et à la restauration du patrimoine vernaculaire.
A Sainte Cécile-les-vignes, une association de sauvegarde du patrimoine soutenue par les deux caves coopératives, a enclenché cette dynamique avec succès il y a cinq ans déjà. Cette attention particulière portée par les vignerons à leur outil de travail, la terre et les paysages, est héritée d’un savoir-faire ancestral que chaque génération réinvente et offre à la suivante.
Source :
Le rôle de la coopération dans l'aide à la reprise d'exploitations
Lorsqu’un jeune agriculteur s’installe il peut prétendre à la dotation jeune agriculteur (dja) destinée à financer ses investissements.
Elle peut être majorée lorsqu’un jeune agriculteur s’installe hors cadre familial ou qu’il développe un projet en accord avec le principe de l’agro-écologie, par exemple en s’inscrivant dans un plan de compétitivité et d’adaptation d’exploitation agricole pour éviter l’emploi de désherbant. Une majoration peut aussi être accordée si le projet est générateur de valeur ajoutée et d’emploi.
Les caves coopératives ont mis en place des aides spécifiques:
Maison Sinnae à Laudun accompagne tous les viticulteurs souhaitant agrandir ou reprendre une exploitation. L’aide aux jeunes agriculteurs se fait sous la forme d’une avance sur frais de culture à hauteur de 2 500 € par hectare. Cette aide est reconductible durant 5 ans. Pour tous les autres, l’aide est identique mais plafonnée à 35 % de la surface initiale et reconductible sur demande durant trois ans.
Vignerons Propriétaires Associés (VPA), groupe né de la fusion de plusieurs caves coopératives gardoises, accorde ainsi un prêt à taux 0 aux jeunes agriculteurs qui s’installent, en finançant leur achat à hauteur de 25 % avec toutefois un plafond fixé à 50 k€.
Source :
https://agriculture.gouv.fr/aide-linstallation-de-jeunes-agriculteurs
https://agriculture.gouv.fr/plan-de-competitivite-et-dadaptation-des-exploitations-agricoles